18.12.23
Dierproeven bieden geen garantie voor de bescherming van mensen

Les médicaments en phase de développement sont d’abord testés sur des animaux avant d'être testés sur des humains afin d'étudier leur toxicité et la façon dont le médicament se comporte dans l'ensemble d'un organisme vivant. Si un médicament s’avère toxique chez les animaux, il ne fera pas l’objet d’essais sur l’homme. À l’inverse, s’il s’avère sans danger chez les animaux, il fera probablement l’objet de tests chez l’homme.

 

Malheureusement, ce n’est pas parce qu’un médicament est sans danger pour les animaux qu’il le sera aussi pour les humains. Les patients recevant des médicaments expérimentaux sont fréquemment sujets à des réactions secondaires, parfois graves, voire mortelles.

 

Dans un article récent, Pandora Pound, membre du Centre d'éthique animale d'Oxford et directrice de recherche auprès du Safer Medicines Trust, a exposé des cas où l'expérimentation animale a à la conclusion erronée que les médicaments étaient sans danger pour les essais cliniques sur l'homme, entraînant parfois des résultats tragiques. Elle a ainsi mis en lumière les préoccupations liées à la sécurité des patients qui surgissent lorsque nous dépendons de l'expérimentation animale pour évaluer la sécurité de nouveaux médicaments destinés à être utilisés par les humains.

 

Dans le domaine de l'accident vasculaire cérébral, par exemple, des médicaments expérimentaux tels que le diaspirine, l'enlimomab, le selfotel et le tirilazad ont tous montré des résultats prometteurs lors des tests sur animaux. Cependant, chacun de ces médicaments a été associé à un nombre accru d'effets indésirables graves et de décès parmi les patients qui les ont pris, en comparaison aux  patients n’ayant pas pris ces médicaments.

 

Un autre exemple est l’essai clinique français visant à évaluer la sécurité du médicament BIA 10-2474 destiné à traiter diverses affections, notamment l'anxiété, la douleur chronique et les troubles neurodégénératifs tels que la maladie de Parkinson, chez l'homme à une dose quotidienne de 50 mg. Bien que le médicament ait été testé avec succès sur des souris, des rats, des chiens et des singes, et qu'il ait été bien toléré chez l'homme à des doses allant jusqu'à 20 mg, l'essai clinique en question a malheureusement entraîné le décès d'un des volontaires et des déficiences neurologiques résiduelles chez deux autres en 2016. Un an plus tard, le Dr van Esbroeck et ses collègues ont entrepris de tester le médicament sur des cellules humaines. Ils ont découvert que le médicament désactive plusieurs protéines, provoquant une perturbation du métabolisme des cellules nerveuses humaines, des effets n'auraient pas pu être identifiés lors de tests sur des animaux. Si des tests basés sur la biologie humaine avaient été menés plutôt que des tests sur des animaux, le désastre aurait probablement pu être évité.

 

Cette catastrophe est survenue seulement dix ans après le tristement célèbre essai clinique ‘Elephant Man’ à Northwick Park, à Londres, où six jeunes hommes ont souffert de défaillances d'organes multiples quelques minutes après avoir reçu le médicament expérimental TGN1412. Ce médicament destiné à combattre la leucémie, la polyarthrite rhumatoïde et la sclérose en plaques avait pourtant fait l'objet de tests approfondis sur des animaux ne suscitant aucune inquiétude.

 

Mais même les médicaments qui passent avec succès les essais cliniques et sont approuvés, peuvent provoquer des effets indésirables et des décès lorsqu'ils sont utilisés dans l'ensemble de la population. La troglitazone, par exemple, a été approuvée aux États-Unis en 1997 pour le traitement du diabète, mais a dû être retirée en 2000 après des rapports faisant état de décès et d'insuffisance hépatique grave. Les études animales n'ont identifié aucune cause d'inquiétude, mais des études menées sur des cellules et des tissus humains après la catastrophe ont révélé de fortes indications selon lesquelles le médicament aurait des effets néfastes sur le foie.

 

Les échecs mentionnés précédemment ne sont pas simplement quelques cas rares parmi un grand nombre de succès. Plus de 90 % des médicaments et des thérapies qui se sont révélés sûrs et efficaces chez les animaux échouent dans les essais sur l'homme parce qu'ils ne fonctionnent pas ou provoquent des effets secondaires dangereux chez l'homme. Par ailleurs, une étude analysant des données de toxicité chez l'animal et chez l'homme pour plus de 2 000 médicaments a révélé que même si la présence de toxicité chez les animaux est corrélée (bien que de manière peu fiable) avec la présence de toxicité chez l'homme, l'absence de toxicité dans les tests sur les animaux ne permet pas de prédire de manière fiable une absence de toxicité chez l'homme. En d'autres termes, l'expérimentation animale ne garantit pas la protection de l'homme.

 

Après des décennies consacrées à l'étude des maladies et des traitements potentiels sur des animaux, suivies de tentatives pour appliquer les résultats aux humains, il est désormais évident que cette approche s’avère peu efficace. Elle n'assure pas la sécurité des médicaments destinés à l'usage humain et entraîne d'importantes souffrances non seulement pour les animaux, mais aussi pour les patients atteints de maladies pour lesquelles il n'existe pas encore de traitement efficace.

 

De nos jours, nous disposons de nombreuses approches plus sophistiquées basées sur la biologie humaine, offrant un immense potentiel pour garantir notre sécurité. Il est donc grand temps de reconsidérer le système de recherche actuel, et d'accélérer la transition vers une science non-animale.