06.11.23
Kom Op Tegen Kanker

Comme chaque année, le mois d'octobre dernier était marqué par une campagne de sensibilisation mondiale visant à mettre en lumière la lutte contre le cancer du sein. Une bonne occasion pour promouvoir l’importance des modèles non-animaux pour combattre cette maladie. 

 

De tous les cancers, le cancer du sein est le plus fréquent et la première cause de mortalité chez les femmes. En Belgique, plus de 10 000 femmes sont diagnostiquées avec un cancer du sein chaque année. Cela signifie qu'une femme belge sur neuf sera atteinte d'un cancer du sein au cours de sa vie. Bien qu'une grande partie de la recherche médicale soit encore menée sur des animaux, l'utilisation de méthodes humaines non-animales dans les études sur le cancer du sein est en augmentation. Et pour cause: les modèles animaux ne permettent pas de saisir toutes les caractéristiques importantes du cancer.

 

Malgré les progrès réalisés en matière de détection précoce et de compréhension de la biologie du cancer du sein, on en sait encore trop peu sur les causes de la récidive et des métastases. L'expérimentation animale, qui utilise par exemple des souris génétiquement modifiées pour reproduire des tumeurs, est la méthode traditionnelle pour étudier le cancer. Cependant, les différences biologiques fondamentales entre les souris (et les animaux en général) et les humains font que le développement et la propagation du cancer ne sont pas les mêmes chez ces deux espèces. Les métastases, par exemple, sont souvent moins étendues chez la souris que chez l'homme. L'expérimentation animale n’est donc pas seulement source de souffrance, elle laisse également les personnes atteintes de cancer sur le carreau, car les scientifiques se voient refuser l'accès à des connaissances cruciales sur le développement et la propagation de la maladie, et sur les cibles potentielles des médicaments.

 

Afin d’offrir des traitements plus efficaces, il est nécessaire d'utiliser des thérapies qui correspondent mieux aux profils des patientes et aux caractéristiques cliniques et moléculaires de la tumeur. C'est pourquoi la recherche s'oriente progressivement vers l'utilisation de modèles non animaux avancés qui reflètent plus fidèlement l'hétérogénéité du cancer du sein humain.

 

Par exemple, la professeure Valerie Speirs et la doctorante Celia Rodriguez, de l'université d'Aberdeen, développent actuellement des systèmes d’organe-sur-puce humains pour prédire la probabilité de propagation de différents types de cancer du sein. En utilisant la fluorescence dans ce système d'organes sur puce, cette technologie permet de suivre la migration des cellules cancéreuses de différents sous-types de cancer du sein vers différents organes, tels que les os ou le foie. Une fois ce modèle optimisé, d'autres cellules humaines peuvent être ajoutées afin de mieux refléter le microenvironnement tumoral. Cette conception plus complexe permettra de montrer si différentes cellules humaines doivent interagir pour qu'une métastase se produise.

 

Cette recherche innovante permet non seulement d'établir un modèle humain rapide et bon marché qui pourrait remplacer l’utilisation d’animaux, mais permet également de mieux prédire la probabilité de propagation du cancer du sein d'une patiente. Cela permettrait d'éliminer la maladie à un stade précoce, avant qu'elle n'envahisse d'autres tissus et organes, ce qui pourrait sauver la vie de nombreuses patientes.