13.03.25
muisje

En 2023, 176.894 expériences animales ont été réalisées en Région wallonne, soit une hausse alarmante de 20 % par rapport à 2022, selon les données du Service public de Wallonie. GAIA déplore cette augmentation et exhorte la Wallonie à adopter une politique ambitieuse et une stratégie claire pour accélérer la transition vers des méthodes de recherche sans animaux.

Pourquoi ces expériences animales ont-elles été menées ?

En 2023, 168.932 expériences animales ont été réalisées à des fins scientifiques ou éducatives, tandis que 7.962 expériences ont servi à la création ou au maintien de lignées génétiquement modifiées. Les souris et les lapins étaient les espèces les plus couramment exploitées, suivis par les poissons zèbres. Aucun primate non humain, chat ou céphalopode n’a été utilisé en Région wallonne

La Wallonie, leader des tests réglementaires

En 2023, 52 % des expériences animales en Région wallonne étaient liées aux tests réglementaires et à la production de routine, une proportion bien plus élevée que dans les autres régions de Belgique.

Parmi les tests réglementaires, 94,4 % concernaient le contrôle de qualité, visant à garantir l’efficacité et la sécurité des médicaments, vaccins et autres produits pharmaceutiques. Quant à la production de routine, 99,99 % des expériences servaient à produire des anticorps monoclonaux et polyclonaux, utilisés notamment dans le traitement du cancer et des maladies auto-immunes.

Recherche fondamentale et appliquée

Environ 38 % des expériences animales ont été menées dans le cadre de la recherche fondamentale, dont l’objectif est d’approfondir la compréhension des mécanismes biologiques sans application immédiate. La majorité des animaux ont été utilisés pour des études sur le système endocrinien et le métabolisme, le système immunitaire, le système nerveux et l’oncologie.

De leur côté, 8 % des expériences relevaient de la recherche appliquée, qui vise à traduire ces découvertes en applications concrètes. Ici, les animaux ont été principalement utilisés pour des études sur les troubles neurologiques et mentaux, les maladies infectieuses et le cancer humain.

Quel niveau de souffrance pour les animaux ?

Les expériences animales sont classées selon leur niveau de gravité, en fonction de la douleur, de la souffrance, de l'angoisse ou des dommages durables infligés aux animaux. En 2023 :

  • 76 % des animaux ont subi des procédures de gravité légère.
  • 16 % ont été exposés à une gravité modérée.
  • 8 % ont enduré des expériences de gravité sévère, impliquant des douleurs intenses, une souffrance ou une angoisse importante, voire des effets prolongés et graves sur leur bien-être. 

Modification génétique : un risque supplémentaire de souffrance

12,5 % des animaux utilisés dans les expériences étaient génétiquement modifiés. Parmi eux, 1 % présentaient un phénotype dommageable, les rendant susceptibles d’éprouver de la détresse en raison de leur modification génétique.

Les espèces les plus concernées étaient principalement les souris, mais aussi les rats et les poissons zèbres.

GAIA appelle à une action urgente

GAIA dénonce la forte augmentation du nombre d'animaux utilisés à des fins scientifiques en 2023 en Wallonie, alors que de nombreuses alternatives non animales existent déjà. Ces méthodes permettent non seulement d’obtenir des résultats plus rapides et plus précis, mais aussi de mieux refléter la physiologie et les processus biologiques humains.

La Wallonie doit faire preuve d’ambition : il est urgent d’adopter une stratégie claire pour réduire drastiquement le recours à l’expérimentation animale et accélérer la transition vers des solutions éthiques et innovantes.

L’avenir de la recherche scientifique repose sur ces alternatives – il est temps que la Wallonie relève ce défi.