15.05.24
Modèles de peau humaine pour la recherche sur les brûlures

La recherche sur les brûlures est encore trop souvent menée sur des animaux de laboratoire. Chaque année dans l'UE, y compris en Belgique, des animaux sont délibérément brûlés avec des liquides chauds pour étudier les brûlures et les éventuels traitements pour les humains. Pourtant, notre mode de guérison diffère de celui des animaux, ce qui rend les résultats obtenus avec des études sur l'animal difficilement transposables à l'homme. Pour ces raisons scientifiques, mais aussi éthiques, la recherche s’est tournée vers le développement de méthodes non-animales, telles que des modèles de peau humaine. L'utilisation de ces modèles reproduit fidèlement la situation humaine, ce qui permet d'obtenir de bien meilleurs résultats, ce qui élimine complètement le besoin de tests sur animaux.

La réponse du corps humain aux brûlures est complexe. En effet, plusieurs systèmes peuvent influencer la réponse à une brûlure, notamment le système immunitaire et le métabolisme. Pour étudier cela correctement, les chercheurs ont besoin d’un organisme vivant ou ses tissus et cellules. Jusqu'à présent, la recherche sur les brûlures a principalement été menée sur des rongeurs, tels que les rats et les souris, mais aussi parfois sur des cochons. Cependant, les animaux diffèrent considérablement de l'homme. Par exemple, la cicatrisation se déroule différemment chez les rongeurs que chez les humains. Chez les rongeurs elle se produit principalement par la contraction des bords de la plaie, alors que chez l'homme, elle se produit par le remplissage de la plaie par de nouvelles cellules cutanées. Par conséquent, les rongeurs gardent moins de cicatrices que les humains.

Il est donc logique que les chercheurs aient commencé à chercher des alternatives aux tests traditionnels sur les animaux. La recherche sur les brûlures peut désormais être réalisée sur de la peau cultivée à partir de cellules humaines. En appliquant une brûlure à ce modèle de peau cultivée, les chercheurs peuvent étudier en détail le processus de cicatrisation. Ils peuvent par exemple tester l'effet de (nouveaux) médicaments dans le but d'améliorer le traitement des brûlures. Les modèles de peau peuvent également servir pour la recherche sur l'inflammation et l'infection des brûlures. Ainsi, la réponse inflammatoire aux brûlures peut être reproduite en ajoutant des cellules inflammatoires au modèle. Les infections peuvent être reproduites en ajoutant des bactéries au modèle.

Les modèles de peau humaine sont déjà fréquemment utilisés dans la recherche sur les maladies de la peau, notamment le cancer, le psoriasis et la dermatite atopique, ainsi que dans la recherche cosmétique. Désormais, ces modèles offrent également de nombreuses possibilités pour la recherche sur les brûlures. Le moment est donc venu d'orienter la recherche vers des modèles qui reproduisent mieux la situation humaine, éliminant par la même occasion la nécessité de recourir à l'expérimentation animale.