L'infertilité masculine est un problème de santé majeur dans le monde entier, mais la communauté médicale a encore du mal à trouver une solution. Les scientifiques manquent notamment d'un modèle de recherche pertinent pour étudier de près ce problème. Heureusement, le Dr. Yoni Baert, de l'Université libre de Bruxelles (VUB), travaille actuellement sur un modèle de recherche innovant et non-animal pour combler cette lacune.
Au cours des dernières décennies, l'incidence de l'infertilité a augmenté dans le monde entier, en particulier chez les hommes. La production de spermatozoïdes a chuté de près de la moitié au cours des 50 dernières années, mais les causes de ce phénomène ne sont pas encore bien comprises. Bien qu'il semble que certaines substances que nous ingérons par le biais de l'air et des aliments ou avec lesquelles notre peau entre en contact aient un impact négatif sur la fonction testiculaire, les scientifiques ne disposent pas d'un modèle in vitro (en dehors du corps humain) approprié pour mener des études approfondies et comprendre l'influence de certaines substances sur la fonction testiculaire.
Jusqu'à présent, la plupart des chercheurs utilisent des animaux, en particulier des souris, pour étudier l'infertilité, mais cela présente de nombreux inconvénients. Souvent, les résultats des études sur les animaux ne sont pas pertinents pour l'homme, et les expériences sur les animaux coûtent beaucoup de temps et d'argent. Le Dr. Baert estime donc qu'il devient urgent de développer un modèle testiculaire non-animal, tant pour la recherche sur le fonctionnement du système reproducteur que pour la recherche sur l'impact de certaines substances. C'est pourquoi le Dr. Baert souhaite développer des organoïdes testiculaires humains. Il s'agit d'organes artificiels fabriqués en laboratoire à partir de cellules souches humaines. Pour obtenir ces cellules humaines, le Dr Baert a eu l'idée originale d'utiliser les tissus humains provenant d’une intervention chirurgicale. Normalement, les déchets médicaux sont jetés après une intervention chirurgicale. Or, le Dr Baert propose d'utiliser ces déchets médicaux pour extraire des millions, voire des milliards de cellules pour la recherche in vitro. De cette manière, les expériences sur les animaux ne sont plus nécessaires et les cellules proviennent d'une source humaine, ce qui pourrait améliorer notre compréhension de l'infertilité, et accélérer la découverte de nouveaux traitements.