
Au Canada, un chercheur travaille sur la reconstruction de tissus humains à partir de cellules, proposant une alternative éthique à l’expérimentation animale.
Elías Cuartas Gómez, originaire de Caucasia (Colombie), mène actuellement des recherches doctorales à l’Université Laval, au Canada, axées sur la reconstruction de tissus humains à partir de cellules humaines.
Cette démarche représente un développement prometteur non seulement pour la médecine régénérative et la recherche biomédicale, mais aussi pour la réduction de l’expérimentation animale, en proposant une alternative scientifique à la fois éthique et pertinente. Elle permet ainsi d’éviter le recours aux animaux tout en générant des modèles beaucoup plus fidèles à la biologie humaine.
« L’un des apports les plus essentiels de ces recherches, c’est leur potentiel à mettre fin, enfin, à l’utilisation des animaux dans le développement et l’évaluation de nouveaux médicaments ou de traitements dermatologiques. On le sait : des milliers d’animaux continuent chaque année à subir des tests douloureux et invasifs au nom de la science. Or, grâce à ces modèles de peau artificielle, il est possible d’obtenir des résultats bien plus fiables et directement transposables à l’être humain, sans infliger de souffrances inutiles. C’est une révolution à la fois scientifique et éthique : on prouve que la recherche peut avancer, et même avancer mieux, sans sacrifier des vies animales. »
- Michel Vandenbosch, Président de GAIA.
Une méthodologie innovante
Après une formation en microbiologie et bioanalyse à l’Université d’Antioquia, puis un master en sciences biomédicales à l’Université industrielle de Santander, Elías Cuartas Gómez s’est spécialisé dans les biomatériaux et l’ingénierie tissulaire. Son projet doctoral porte notamment sur le développement de greffes de peau destinées aux patients atteints de brûlures sévères, à partir d’une simple biopsie de peau saine.
Les cellules du derme et de l’épiderme y sont cultivées séparément, puis réassemblées en structures formant des couches de peau complètes. Ce procédé permet de reproduire fidèlement l’architecture et la matrice extracellulaire de la peau, tout en s’affranchissant des contraintes et des limites de l’expérimentation animale.
Vers des tissus fonctionnels et complexes
Ces modèles de peau artificielle présentent l’avantage d’intégrer différents types cellulaires — derme, épiderme, et à terme tissu adipeux et microvascularisation — ouvrant la voie à des tissus biologiquement plus complexes et fonctionnels. Une telle approche constitue un pas décisif vers des greffes mieux intégrées, plus durables et proches des caractéristiques de la peau naturelle.
Ces technologies offrent des perspectives considérables pour la recherche biomédicale, la dermatologie et la pharmacologie expérimentale.
Des modèles fiables, éthiques et respectueux du bien-être animal
En fournissant des modèles directement transposables à l’humain, ces systèmes in vitro renforcent la pertinence scientifique des recherches. Ils réduisent les biais liés aux différences inter-espèces et posent ainsi les bases d’une médecine plus prédictive, plus fiable et pleinement affranchie du recours aux animaux.
GAIA salue cette initiative prometteuse, qui montre qu’il est possible de concilier innovation scientifique, méthodologie médicale stricte et respect du bien-être animal, ouvrant ainsi la voie à une recherche éthique et pleinement transposable à l’humain.
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