23.04.25
expérience animale en laboratoire

Ce jeudi 24 avril marque la Journée mondiale des animaux dans les laboratoires, instaurée en 1979 et dédiée aux animaux utilisés à des fins scientifiques. Cette journée nous rappelle qu’en Belgique, plus de 470 000 animaux de laboratoire sont encore utilisés chaque année. À cette occasion, GAIA a élaboré un rapport, spécifique pour chaque Région, contenant des recommandations concrètes pour éliminer progressivement l’utilisation des animaux d'expérimentation et accélérer la transition vers une science non-animale.

Bien que les humains et les animaux présentent des similitudes anatomiques et partagent certains processus physiologiques, il existe des différences fondamentales dans notre patrimoine génétique et dans la complexité de nos organes et de nos systèmes biologiques. En raison de ces différences importantes, il est souvent difficile de transposer les résultats des expériences animales à l'homme. D’autre part, les animaux sont souvent utilisés comme ‘modèles de maladies’ pour étudier des pathologies humaines. Cependant, la plupart de ces pathologies ne surviennent que rarement, voire jamais, de manière naturelle chez ces animaux.

Pour induire ces maladies, les animaux sont donc génétiquement modifiés, exposés à des substances toxiques ou soumis à des procédures chirurgicales. Or, ces manipulations peuvent altérer la progression de la maladie, la rendant très différente de son évolution naturelle chez l’être humain. Par ailleurs, les animaux de laboratoire vivent dans un environnement extrêmement restreint et artificiel, bien éloigné de la complexité des interactions que les humains connaissent dans leur milieu naturel. Cela limite la pertinence des modèles animaux pour la recherche biomédicale.

expérimentation animale sur des lapins de laboratoire

Il n'est donc pas surprenant que plus de 90% des médicaments qui paraissent sûrs et efficaces lors des tests sur les animaux s'avèrent inadaptés pour les humains.

Et n'oublions pas les produits chimiques. Chaque jour, les gens sont exposés à une multitude de substances chimiques. Or, le système actuel d'évaluation de la sécurité de ces substances ne permet pas d’identifier et d’éliminer efficacement les composés les plus dangereux. 70% des produits chimiques présents sur le marché européen n'ont pas encore été évalués pour garantir leur sécurité d’utilisation. L'exposition à ces substances peut, par exemple, entraîner des maladies respiratoires, des maladies cardiovasculaires, des allergies et des cancers.

expérimentation animale en laboratoire

La prise de conscience croissante des problèmes liés au bien-être des animaux de laboratoire et des limites de l'expérimentation animale se traduit par un soutien de plus en plus important en faveur de la transition vers une science non-animale. Les innovations sans animaux offrent des avantages significatifs pour les humains, les animaux et l'environnement. Elles peuvent non seulement améliorer notre compréhension des processus biologiques et des maladies humaines, mais aussi accélérer la découverte et le développement de médicaments et de thérapies, et fournir de meilleures informations sur la sécurité des produits chimiques.

Cependant, de nombreux obstacles s'opposent encore à la transition vers une science non-animale. Le recours aux expériences animales reste profondément ancré dans les politiques et les pratiques actuelles de la recherche. De plus, une part significative du financement alloué à la recherche est encore attribuée aux études ayant recours à l’expérimentation animale, tandis que le développement et l’acceptation de technologies innovantes sans animaux ainsi que les études n’ayant pas recours aux expérimentations animales restent largement sous-financés.

expérimentation animale laboratoire

En cette Journée mondiale des animaux dans les laboratoires, GAIA appelle les gouvernements flamand, bruxellois et wallon à développer une stratégie coordonnée visant à accélérer de manière significative la transition vers une science non-animale. Pour accompagner cette démarche GAIA a élaboré un rapport spécifique à chaque Région (rapport pour Bruxellesrapport pour la Wallonie).

La première partie de chaque rapport décrit en détail les obstacles et les défis à surmonter pour réaliser des progrès plus importants et plus rapides. La seconde partie met en lumière les opportunités pour surmonter ces obstacles et présente des recommandations concrètes, étayées par des exemples inspirants. Ces recommandations peuvent servir de lignes directrices constructives pour les gouvernements flamand, bruxellois et wallon, mais aussi pour les autorités réglementaires, les organismes de recherche, les scientifiques, les entreprises et les organismes de financement de la recherche afin de supprimer progressivement l'utilisation d'animaux dans la recherche scientifique et d'accélérer la transition vers une science non-animale.

Le moment est venu pour la Belgique d’opérer un changement de cap clair et de prendre des mesures concrètes et décisives pour faire évoluer la région vers un système de recherche innovant, fiable et éthique, dépourvu d’expérimentation animale. Un avenir fondé sur des méthodes de recherche innovantes et plus fiables centrées sur l’homme n'est pas seulement souhaitable d’un point de vue éthique, mais nécessaire d’un point de vue scientifique et médical. En renforçant la coopération entre toutes les parties prenantes et en investissant davantage dans la recherche non-animale, la Belgique a l’opportunité de se positionner comme un leader en matière de recherche innovante et durable et de réconcilier avancées scientifiques et respect du bien-être animal. Cela permettra de contribuer à bâtir une société plus responsable et éthique, où la protection de l’humain, des animaux et de l’environnement devient une priorité partagée.